Historique

La France avait 8 mines de tungstène en exploitation au 20è siècle. La plupart de ces mines ont fermé dans les années 1980. 

Le gisement de tungstène de Fumade a été mis en évidence au cours de l’Inventaire des ressources minières du territoire, mené par le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières, le service géologique national)  dans les années 1970. 

Des travaux d’exploration ont été à nouveau réalisés dans les années 1980 par l’entreprise ELF-Aquitaine, qui avait obtenu une concession. Le cours du tungstène s’étant effondré, aucune mise en exploitation n’avait finalement été entreprise.

La société française Tungstène du Narbonnais a pour objectif la mise en valeur et l’exploitation du gisement de tungstène de Fumade sur la commune de Fontrieu.

Pour ce faire, Tungstène du Narbonnais a fait récemment la demande d’un « permis exclusif de recherche minières » (PERM) auprès du ministre de l’Économie, en charge des mines. Un tel permis donne le droit exclusif de rechercher une ou plusieurs substance dans un périmètre donné (ici, 4,5 km2) durant 5 ans. 

Une stratégie nationale

Comme bon nombre de pays européens, la France a tiré de son sous-sol d’importantes ressources, le charbon particulièrement, mais aussi de nombreux métaux, ayant permis au XIXème et au XXème siècles son essor industriel. 

La crise industrielle majeure des années 70-80 a vu la fermeture de la majorité des puits et mines situés sur le territoire français, essentiellement par épuisement des ressources exploitables à des coûts raisonnables face à la concurrence d’autres pays.

En 2012, Arnaud Montebourg, ministre de l’Économie et du Redressement productif, affirme la volonté de la France de relancer l’activité minière. Emmanuel Macron confirme cette ambition à son arrivée au pouvoir : « il est aujourd’hui possible d’exploiter des mines dans des conditions soutenables sur le plan environnemental et social ». 

Dans le contexte actuel de fort accroissement des besoins en métaux et ressources minérales (OCDE), un panorama du marché du tungstène a été réalisé en 2011 par le BRGM. Ce panorama évalue ce métal comme une ressource critique : d’une importance stratégique pour l’industrie et l’état français, mais soumise à un haut risque de rupture d’approvisionnement. Au niveau européen, le tungstène a été mis sur la liste des métaux stratégiques de l’Union européenne (UE).

Criticité du tungstène en France d’après le rapport de BRGM : « Panorama 2011 du marché du tungstène ». Le tungstène est ici représenté par son symbole chimique « W ».

Afin de sécuriser l’approvisionnement français, plusieurs voies sont explorées, notamment le développement du recyclage des métaux critiques (COMES, 2018) et la reprise de l’extraction de métaux sur le territoire. (CGE, 2019)

Ainsi, dans son  avis rendu le 22 janvier 2019 sur la dépendance de la France aux métaux stratégiques, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) propose notamment des mesures permettant de relancer l’industrie minière française dans des conditions juridiques, sociales et environnementales sûres.

Des retombées locales

Le projet aura des retombées locales importantes, comme tout projet industriel structurant :

  • Répercussion sur l’hôtellerie, restauration durant les travaux d’exploration mais aussi sur la population locale à terme ;
  • Création d’emplois locaux ;
  • Sous-traitance à des entreprises locales ;
  • Retombées économiques à destination des collectivités (retombées fiscales + rétrocession de parts envisagée) et des propriétaires concernés.

Des contacts ont été pris avec des acteurs économiques locaux pour identifier les leviers notamment en matière de création d’emplois, dans la région. Ce travail d’échange, d’identification et de partenariat avec des acteurs économiques clés du territoire continuera tout au long de la vie de projet.

Parmi d’autres pistes envisagées pour permettre au territoire de bénéficier des retombées liées au projet, celle de la prise de participation des acteurs locaux au capital de l’entreprise a été proposée. L’entreprise Tungstène du Narbonnais est disposée à étudier ce mode de partenariat, en particulier avec la municipalité de Fontrieu. Néanmoins, le projet est encore en “phase de risque”. Ces discussions pourront avoir lieu ultérieurement.


Sources et références pour aller plus loin